Le Houga

Histoire

Adrienne et Julien Péridier

Tous les folgariens connaissent les Arrousettes (*) cette belle chartreuse du 18e située à proximité de nos arènes. Les gens qui traversent notre village ne manquent pas de remarquer cette élégante façade et ce beau portail ornés de rosiers. Cette demeure abrita de 1930 à 1967 pendant presque un demi-siècle Adrienne et Julien Péridier qui firent par leurs œuvres et travaux connaitre notre village dans le monde entier.

Mairie Le Houga - les Arrousettes

(*) Les jardins étant agrémentés d’une variété locale de petites roses appelées arrousettes Adrienne donna ce nom à sa demeure.


Adrienne Hyacinthe Marie Blanc naquit à Mont-de-Marsan, en 1884.

Mairie Le Houga - Adrienne Hyacinthe Marie Blanc Péridier

Elle écrivit en utilisant les pseudonymes Adrienne Blanc-Péridier et Adrienne Boglione. Le recueil de poésie d'Adrienne "Le Cantique de la Patrie 1914 – 1917" ("Cantique de la Nation", 1912 - 1917) a été publié par Plon, à Paris en 1918. Elle travailla sans relâche pour défendre le vote des femmes après la fin de la Première Guerre mondiale et rejoignit l'Union nationale pour le vote des femmes.

Adrienne écrivit une biographie de la féministe Juliette Adam, une féministe française qui était présente à la signature du traité de Versailles le 28 juin 1919. Outre la poésie, la fiction et la prose, Adrienne est l’auteure de pièces de théâtre, comédie, tragédies et religieuses. Adrienne fut faite Chevalier de la Légion d’Honneur.


Julien Péridier naquit à Sète (Hérault) en 1882.

Mairie Le Houga - Péridier Julien

Julien Péridier naquit à Sète (Hérault) en 1882, il suivit des études d’ingénieur électricien (Centrale Paris et École supérieure d’Electricité) et fit carrière dans l'industrie du transport public en région parisienne et dans le sud de la France. En reconnaissance de son travail, le gouvernement français en fit un officier de la Légion d'honneur. Julien Péridier était passionné d’astronomie.

En tant qu’amateur actif et éclairé, en 1905, il partit en Espagne pour observer une éclipse du soleil, il contribua aux recherches sur les étoiles variables. Il fut membre à vie de nombreuses sociétés astronomiques américaines et européennes, notamment "la Royal Astronomical Society de Londres" où il croisa un membre célèbre : Albert Einstein.


Entre 1930 et 1933, Au Houga sur une butte à la sortie du village, il construisit son observatoire D’une grande qualité technique, Il était constitué de 2 coupoles, (dont certains folgariens se souviennent encore) l’une abritant un réfracteur double et l’autre un réflecteur de Calver. Il s’équipa d’instruments de valeur dont un télescope de 8 pouces complétés par un petit laboratoire photographique, un bureau ainsi qu’un appartement pour l‘observateur. Il n’eut de cesse de perfectionner ces installations.

Mairie Le Houga - Observatoire Péridier

Par ailleurs dans sa maison des "Arrousettes", en sous-sol, Julien Péridier fit aménager une bibliothèque importante qui rassemblait quelques 1500 ouvrages d'astronomie, physique, chimie et de photographie, avec parfois des livres rares et très anciens. Il y avait aussi un atelier et un laboratoire photographique avec une chambre noire pour développer les clichés photographiques des observations célestes. En 1939 depuis son observatoire il collabora durablement avec les américains et notamment G de Vaucouleurs pour ses travaux de recherche sur la planète Mars.

En 1959 de nouveau, une mission américaine de l’université d’Harvard vint au Houga faire des observations de l’étoile Régulus qui devait à ce moment-là, être occultée par la planète Venus. C’est un phénomène rare qui se produit tous les 1000 ans. D’autres missions financées par la Nasa se poursuivirent avec l’université d’Havards en vue de la préparation des futures expéditions vers la lune.


Mairie Le Houga - Publication Observatoire Péridier

Pendant plus de trente ans des astronomes français et d’autres pays vinrent au Houga faire des observations, publier, échanger avec les observatoires du monde entier. On trouve toujours les publications de l’observatoire du Houga à la BNF (Bibliothèque nationale de France) avec les comptes rendus des recherches effectuées.

L’activité de l’observatoire cessa en 1967 avec le décès de Julien Péridier. Les installations furent démantelées et envoyées aux Etats Unis. Conformément aux vœux de M. Péridier, l'Université du Texas a acquis l'équipement de son observatoire et de sa bibliothèque astronomique pour aider au développement des laboratoires d'enseignement et de recherche du Département d'astronomie et du McDonald Observatoire.


En sa mémoire, un cratère sur la planète Mars porte le nom du prestigieux folgarien.

Mairie Le Houga - Cratère Mars Péridier Julien

Voilà bientôt 60 ans qu’ils nous ont quittés, pour les quelques folgariens que se souviennent d’eux : Julien Péridier était vu comme quelqu'un d’affable avec toutefois un caractère bien trempé, mais la tête « dans les étoiles ». Au sein du village du Houga, il était surnommé affectueusement "Jean de la lune".

Il recevait souvent les enfants de l’école pour présenter son observatoire et peut être susciter des vocations. Adrienne Blanc Péridier quant à elle, accueillait aux Arrousettes, les enfants du village pour les initier au théâtre, jouer de petites scénettes. N'oublions pas que l'épouse de Julien Péridier était une dramaturge Une pièce au grenier de sa maison des "Arrousettes" avait été aménagée à cet effet.

Adrienne décéda le 6 août 1965, Julien le 19 avril 1967, Ils reposent au cimetière du Houga.


Claude Saint-Lannes.

Sources : Documents de G Vaucouleurs, Le mémoire "Sur la route de l’observatoire du Houga" de N Richard. La plupart des photos sont issues de carte postales.