Le Houga

Mémoire

Commémoration du 11 novembre 2022

Discours de Mme Patricia Feuillet Galabert

CARRE MILITAIRE

Mairie Le Houga - Carré Militaire - 11 novembre 2022

Après la guerre, les familles, à leurs frais, pouvaient faire revenir le corps des victimes sur la terre familiale.

Mais c’est à partir du 31 juillet 1920 avec la loi de restitution officielle des corps aux frais de l’état que le processus s’accélère. Alors, les communes, pour permettre le retour des "leurs enfants", accordent aux familles des concessions gratuites à perpétuité, dans des "carrés" où les frères d’armes de la même ville sont rassemblés.

Charge à chacun de réaliser le monument de son choix. Seule obligation : le Mort pour la France doit reposer seul dans cette tombe, à l’exclusion de quiconque, même de la famille. L’entretien de ce Carré est assuré par la commune ou l'Association locale d’Anciens Combattants puis par la suite, par le Souvenir Français.

Dans notre cimetière, les tombes de ces soldats ayant été abandonnées pendant de nombreuses années, en 2012, Le Souvenir français, l’association des anciens combattants du HOUGA et la municipalité ont fait aménager ce carré de marbre, surmonté du drapeau tricolore pour perpétuer la mémoire de ces hommes morts pour la France.

En ce matin du 11 Novembre nous allons évoquer leur destin.

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BRUNET Marcel, né le 17 août 1900 au HOUGA, canonnier au 14ième régiment d’artillerie de campagne (RAC), Mort pour la France le 19 septembre 1918, à l’âge de 18 ans à l’hospice mixte de TARBES des suites de maladie contractée en service.

DULOM Joseph, né le 3 février 1882 au Houga, soldat au 88ème régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 juin 1917 à l’âge de 35 ans à l’hôpital complémentaire de Béziers des suites de blessures.

MANCIET Célérin, né le 7 Mai 1887 à Duhort Bachen, soldat de première classe au 34ème Régiment d’Infanterie, rappelé à l’activité le 1er Août 1914, réformé par la commission spéciale de Mont de Marsan le 3 Juillet 1915 pour bacillose pulmonaire, Mort Pour la France le 30 Juillet 1916 à l’hôpital complémentaire n°38 de Mont de Marsan, à l’âge de 29 ans, avis transcrit le 14 août 1916.

TAUZIN Henri, né en 1906, Mort pour la France en 1926 à l’âge de 20 ans en Allemagne occupée.

LARRAT Raoul, né le 27 juin 1895 au HOUGA. Soldat de 2ième classe au 11ième Régiment d’Infanterie. Mort pour la France le 10 février 1915 à l’hôpital n°16 de CASTELSARRASIN (rougeole-pneumopathie) à l’âge de 20 ans. Acte transcrit au HOUGA le 17 février 1915.

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MONUMENT AUX MORTS

Mairie Le Houga - Monument aux morts - 11 novembre 2022

Nous sommes ce matin du 11 Novembre, fidèles, devant notre monument aux morts, pour nous rassembler autour de la mémoire de ces jeunes hommes tombés dans cette terrible guerre, première d’un siècle qui engendra tant de malheur. Élevés au rang de héros, ils seront célébrés peu à peu, notamment à travers la littérature d’écrivains comme Henri Barbusse, Maurice Genevoix, et Henri Chevalier, comme des sacrifiés ayant enduré souffrance et désespoir. Cette question se posera toujours : pourquoi et comment les poilus ont-ils tenu dans l’enfer des tranchées ?

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Nous avons eu du mal à parler de ces années terrifiantes, du chemin de croix vécu par des générations de jeunes soldats allant, le jour, la nuit sans issue, vers un anéantissement complet. De tranchées en tranchées, de boyaux en boyaux. Le froid du massif des Vosges, la boue, la douleur, la terreur, le comptage des camarades manquants, les appels déchirants des blessés, tous ces événements tragiques ont marqué leur chair et leur esprit au plus profond. Et toujours repartir de l’avant vers une destinée tragique.

"Chaque mètre parcouru chaque effort arraché à notre épuisement nous enfonçait plus profondément vers le danger, et rapprochait de leur terme un grand nombre de destinées. Qui serait frappé? " écrit Gabriel Chevallier. L’écrivain conte le parcours ordinaire du soldat qu’il a été. Le départ un peu insouciant vers la guerre que l’on pense brève, l’arrivée dans les garnisons, la découverte des deuxièmes lignes, puis l’horreur, la fureur des combats vers des positions imprenables et sans importance qui rendent les assauts sans retour pour beaucoup de soldats.

Parfois la vie est figée dans les tranchées où l’on ne bouge pas où l’on attend le pire. Et parfois, très près, on entend la respiration du soldat allemand qui vit la même angoisse. Le soir, on compte les morts et on voit partir un copain de misère, on voit passer les brancardiers qui évacuent vers l’arrière les blessés dans la souffrance et l’horreur. Sans espoir.

En avril 1917 le plateau du Chemin des Dames se transforme en apocalypse des deux côtés. C’est à cette époque que naissent les premières mutineries, les hommes ne supportant plus d’être sacrifiés. En novembre 1998 et en 2014 ces hommes seront réintégrés dans la mémoire collective de la nation.

Aujourd’hui nous pensons à tous ces soldats, à leur destin tragique, à leur vie brisée, à ceux qui ont survécu, à leur souffrance, à tout ce qui fait que la France est là.

"Leur souvenir appartient à notre mémoire" disait le Président de la République lors du centenaire de la bataille du Chemin des Dames.

Lire leur nom ce matin c’est redonner vie à nos soldats l’espace d’un instant.

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