Le Houga

Mémoire

Commémoration du 11 novembre 2024

Discours de Mme Patricia Feuillet Galabert

CIMETIÈRE - CARRÉ DES CORPS RESTITUÉS

Mairie Le Houga - Carré Militaire - 11 novembre 2024

En cette année qui marque le cent dixième anniversaire du début du premier conflit mondial, nous voici réunis toujours nombreux autour de ce carré des corps restitués. 56 folgariens ont perdu la vie lors de la 1ière guerre mondiale. Ces 56 hommes, forces vives du village représentaient 5% de la population du HOUGA.

Parmi ces 56 soldats, six sont tombés entre le 3 août et le 26 septembre 1914, c’est dire la violence des premiers assauts. Grâce au recensement des populations de 1911, au cadastre Napoléonien et à leur livret militaire, nous avons pu reconstituer leur parcours de vie vers la souffrance et la mort.

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FABERES Jean Marie

est Mort pour la France le 22 août 1914 à l’âge de 21 ans, tué à l’ennemi, à BERTRIX en Belgique.

Né au Houga le 11 Juillet 1893. A exercé la profession de cultivateur. Ses parents métayers occupaient la maison Duberney, quartier de la Hittère.

COUERBE Honoré

est Mort pour la France le 28 août 1914 à l’âge de 25 ans, porté disparu, à RAUCOURT dans les ARDENNES.

Né à Monlezun d’Armagnac le 17 Mai 1889. Profession : Cultivateur. Ses parents habitaient au Houga.

LAMARQUE Jean Joseph

est Mort pour la France le 1er septembre 1914 à l’âge de 27 ans, porté disparu, à CONSENVOYE dans la MEUSE.

Né au Houga le 14 Mars 1887. A résidé à Monlezun d’Armagnac, il exerçait la profession de forgeron. Ses parents journaliers, habitaient Haouret au quartier de Labéroge.

ALPHONSE Cyprien

est Mort pour la France de blessures de guerre le 24 septembre 1914 à l’âge de 24 ans à GENICOURT dans la MEUSE.

Né à Mormès le 14 Septembre 1890. A résidé à La Courneuve (département de la Seine) exerçant la profession de forgeron. Ses parents, habitaient au lieu-dit Baratnaou, route de Mont de Marsan.

CARRETE Victor

est Mort pour la France, tué à l’ennemi, le 26 septembre à l’âge de 33 ans à PERTHES LES HURLUS dans la MARNE.

Né au Houga le 21 Juillet 1881, a exercé la profession de cultivateur. Ses parents métayers et leurs 9 enfants, ont occupé successivement Cavalé et Trimar, quartier de la Hittère.

Est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume (JO du 4.décembre 1920). Soldat courageux et dévoué. Croix de guerre avec étoile de bronze."

GOURDON Germain

Germain est Mort pour la France, tué d’une balle dans la tête, le 26 septembre à l’âge de 26 ans à PERTHES LES HURLUS dans la MARNE.

Né au Houga le 24 Février 1888, a exercé la profession de tuilier à la tuilerie de Laïlla, quartier de la Hittère. Ses parents métayers ont occupé successivement, Le Carbonnéou quartier de la Hittère et Commenet à coté de Bataille.

La violence des combats généra un véritable carnage, mutilant les corps, les anéantissant, voire les faisant disparaître à jamais. Depuis le 11 novembre 2014, centenaire du début de cette guerre, nous venons nous recueillir devant ce Carré Militaire qui regroupe pour l’éternité 6 soldats morts pour la France.

En 2012, leurs tombes étant abandonnées depuis de nombreuses années, le Souvenir français, l’association des anciens combattants du HOUGA et la municipalité ont fait aménager ce carré de marbre, surmonté du drapeau tricolore.

Venir ici tous les ans et ensuite au monument aux morts est un devoir d’éducation envers les générations futures, c’est simplement faire notre devoir de citoyen. Et nous sommes très sensibles à la lecture des poèmes par les enfants du groupe scolaire.

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MONUMENT AUX MORTS

Le 2 août, tombe l’ordre de mobilisation générale confirmé dans les campagnes par les gendarmes, figeant les paysans occupés à la moisson.

Sur notre monument 56 noms sont gravés. 56 vies enlevées, en pleine jeunesse, en pleine espérance. Cet ordre va sceller des heures noires, des jours d’effroi, des années de désolation.

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Restent 2 à 3 jours pour rejoindre la gare de Barcelone et les garnisons de Mirande, d’Auch. Très vite le départ vers le front s’organise dans les casernes.

Et dans chaque ferme l’angoisse se propage enfermant les cœurs. Se mêlent les inquiétudes matérielles - la France est essentiellement paysanne - les sentiments personnels, la séparation d’un amour naissant, d’une vie de famille que l’on vient de construire, l’adieu aux parents et aux aïeux avec qui l’on travaille mains dans la terre de l’armagnac noir.

On part dans l’inconnu, on parle de nation, de défendre le pays. On pense à un retour rapide, à un envahisseur vite repoussé. Certains ont espéré en cet homme Jaurès qui a milité pour la paix. Il est tombé le 31 Juillet et tout s’est enchainé vers le pire.

Sur la pierre de nos monuments, derrière les noms se cache le déchirement des familles, l’horreur sur les champs brûlés et la terre éventrée.

Et dans les villages une tristesse infinie s’abat. On guette les lettres des absents, elles sont dignes, souvent censurées, ne dévoilent pas l’inhumanité des combats.

Sans doute se raccroche-t-on à une parcelle d’espoir. Beaucoup ne reviendront pas, les épouses s’habilleront indéfiniment de noir.

C’est cet indicible que nous devons dévoiler, garder en mémoire, enseigner. Les états, les gouvernants n’aiment pas parler de leurs guerres. Certains les effacent ou en font un roman imbibé de nationalisme.

Derrière les expressions : « mort au combat, tué à l’ennemi », on imagine peu qu’un jeune homme a fini son chemin d’épouvante souvent sacrifié pour un vallon, une colline dénudée, dénuée de sens militaire stratégique.

En 1956 Aragon écrit « Le roman inachevé » sur la tragédie de la guerre, « poème à hauteur d’homme » comme l’écrit Pierre Juquin. Léo Ferré mettra en musique ce texte quelques années plus tard, avec cette complainte intitulée « tu n’en reviendras pas ». « Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit, déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places, déjà le souvenir de vos amours s’efface, déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri »

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