C’est en 1848 que la mairie a été construite à cet emplacement, sur les fossés dont le village était ceint, après la démolition de 2 maisons.

Pendant plus d’un siècle, l’édifice a gardé son aspect d’origine. Un certain nombre d’entre nous se souvient encore du rez de chaussée en terre battue et en plancher où se déroulaient des spectacles de marionnettes, du théâtre, du cinéma, et les bals ! Certains ici se souviennent encore de ces soirées qui ont parfois favorisé des amours naissant et la fondation de nouvelles familles.

Le dimanche, le marchand de chaussures d’Aire sur Adour s’installait au pied de l’escalier de bois qui menait à l’étage.

Cet escalier ! Des générations d’écoliers en gardent un souvenir cuisant ! Les vaccinations se pratiquaient à l’étage, et nous attendions notre tour à la queue leu leu dans l’escalier, terrorisés par les pleurs des copains qui descendaient après être passés par la seringue du docteur ! Autres temps, autres mœurs !

Outre ces fonctions annexes, l’étage était occupé par le bureau de la secrétaire de mairie, la salle du conseil municipal et les archives.

Dans les années 60-70, le rez de chaussée a été aménagé, et au fil du temps et des mandats, les locaux se sont adaptés à l’évolution des services.

Ces aménagements ont été cependant réalisés dans un espace contraint et ce bâtiment, maison de tous et pour tous, cœur de notre démocratie locale, avait vieilli. Il souffrait de son âge, de son manque d’accessibilité et d’une isolation phonique et énergétique inexistante, mais aussi de bureaux peu adaptés aux missions de services publics qui sont aujourd’hui dévolues à une commune de notre taille.

En 2013, le conseil municipal précédent, pendant le mandat de Pierre GUICHANNÉ, a fait valoir son droit de préemption pour acquérir la maison jouxtant la mairie. L’objet premier de la préemption était le suivant : - réorganiser les services de la mairie et en permettre l’accueil de nouveaux, aménager une partie de l’édifice en espace culturel, et transformer l’étage en logements à loyer modéré.

Dès 2014, nous avons sollicité les bailleurs sociaux pour qu’ils étudient la faisabilité de la création de logements. Après plusieurs visites et études, l’OPH 32 ainsi que le Toit Familial n’ont pas souhaité porter ce projet car l’étude technique réalisée faisait apparaître un coût de travaux trop important, engendrant un loyer de sortie bien trop élevé.

Nous avons jugé qu’au vu des éléments avancés par les bailleurs sociaux, il n’était pas opportun que la commune, seule, s’engage dans une telle opération. Et comme nous le permettait la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi ALUR, nous avons modifié l’opération pour la réaliser dans des conditions financières plus satisfaisantes.

Cette opération a consisté à réorganiser les services actuels, prévoir l’accueil de nouveaux services dont les services sociaux départementaux, aujourd’hui locataires d’un local exigu, à donner une orientation d’espace culturel pour une partie de l’édifice, en utilisant l’ensemble des deux halls, et à réaliser l’accessibilité du bâtiment ainsi que sa rénovation thermique.

Dès la conception du projet en 2016, nous avons voulu répondre au besoin de service de proximité exprimé régulièrement par les administrés perdus dans les méandres de la dématérialisation. Ainsi nous avons prévu un espace confidentiel doté d’un accès internet, et formé un agent.

Cet agent, est chargé d’assurer un accompagnement de premier niveau dans les démarches avec la CAF et la CPAM, dans un premier temps. Nous allons signer une convention avec Mr le Directeur de la CPAM à l’issue des discours. D’autres organismes viendront par la suite, comme Pôle Emploi, et un accompagnement pourra également être effectif au niveau des actes dématérialisés, l’objectif étant d’être un facilitateur dans les démarches.

Les dotations de l’état affectées au projet de réhabilitation de la Mairie ont porté notamment sur la pertinence pour le territoire de mettre en place cet espace d’accueil de premier niveau.

Aussi, Mme la Présidente de la Communauté de Communes, j’ai bien pris note de votre volonté de déployer de nouveaux services sur notre commune, dans le cadre du dispositif "France Services". Je vous en remercie.

Outre le souci d’adapter le projet au plus près des besoins des administrés et des agents, nous avons souhaité majoritairement conserver et valoriser les éléments patrimoniaux, présents notamment sur l’ancienne maison d’habitation et l’ancienne papeterie, les mosaïques, les corniches et rosaces, les boiseries, l’escalier et le pigeonnier objet de débats animés quant à l’opportunité de sa conservation...

La valeur des choses ne se mesure pas toujours à leur utilité, je suis convaincue du bien fondé de notre décision de restaurer ce pigeonnier et je pense que les folgariens dans leur majorité n’auraient pas compris qu’on le détruise parce que « çà coûte moins cher de le raser que de le restaurer ». Je tiens à remercier l'unité départementale de l'architecture et du patrimoine, ainsi que la fondation du patrimoine, pour leur expertise et leurs conseils qui nous ont permis de sauver et de restaurer le pigeonnier pour transmettre l’ouvrage aux générations à venir avec toutes ses caractéristiques originelles.

Pour résumer, ce qui nous a guidés dans ce projet, c’est l’efficacité du service rendu, la valorisation du patrimoine, et la maîtrise des dépenses. Je rappelle que l’ensemble de ces travaux a été réalisé sans recours à l’emprunt et surtout sans augmentation d’impôts. Et je tiens à souligner qu’une gestion est saine quand la section d’investissement vit, une commune qui n’investit pas est une commune qui se meurt.

Ces travaux ont été fortement subventionnés par l’état et la région de la manière suivante :

Pour un montant initialement estimé à 601 645.54 € HT, nous avons perçu :

De l’état un montant de 125 223.60 € au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR 2017) et 89 838 € au titre de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL).

De la région un montant de 100 000€, pour la mise en accessibilité du bâtiment et sa rénovation thermique.

Nous avons également perçu du fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) 1313 €.

Ceci représente un total de 316 374.60€ auquel va s’ajouter la subvention de la fondation du patrimoine pour la restauration du pigeonnier.

La souscription ouverte à la fondation du patrimoine permet une défiscalisation à hauteur de 60 à 66% selon que l’on soit particulier ou entreprise, nous sommes en passe d’atteindre la somme qui va déclencher la subvention de la fondation, et je tiens à remercier ceux qui ont déjà fait un don. Sachez que vous pouvez encore participer à cette opération de sauvegarde.

De même nous remercions les services de l’état et de la région d’avoir cru en ce chantier et de nous avoir appuyés financièrement dans notre démarche. D’ailleurs, d’autres chantiers sont lancés, d’autres sont terminés et sont tout aussi bien subventionnés. Sans vous et votre engagement à nos côtés, nous ne pourrions pas porter de tels projets.

Nous tenons également à remercier l’ensemble des corps de métiers qui ont œuvré dans des conditions compliquées puisque nous occupions les lieux et que la mairie a toujours été ouverte au public mis à part au moment du basculement d’un bâtiment à l’autre.

Je vais en faire la liste car ils méritent amplement d’être cités pour la qualité de leur travail, de leur écoute et de leur adaptabilité :

• Notre Maître d’œuvre : EURL DUGARRY
• Le bureau de contrôle : SOCOTEC
• Le coordinateur SPS : CPS aquitaine
• Lot 1 - Gros-œuvre : EURL Eric DUPOUY
• Lot 2 - Charpente bois couverture zinguerie BATIBOIS
• Lot 3 - Menuiseries alu : SARL Castaing Aluminium
• Lot 4 - Plâtrerie – Cloisons – Isolation : SARL EZEQUIEL ACACIO
• Lot 5 - Menuiseries bois : Entreprise Jean Claude BOUSSES
• Lot 6 - Plomberie – Sanitaires – Chauffage Climatisation : SARL Labarbe et Mano
• Lot 7 - Électricité – VMC : SARL Billepinte et fils
• Lot 8 - chape Carrelage – étanchéité : Zamprogna Philippe
• Lot 9 - Peinture -revêtements sols souples- signalétique: EURL Battaglia
• Lot 10 - Faux plafonds : SAS Marque
• Lot 11 - Ascenseur : Ascenseurs et Automatismes de Gascogne
• Lot 12 - Serrurerie : SARL Sarrade construction

Il est important de retenir que l’enveloppe totale des travaux a été portée par des entreprises locales situées dans un rayon de 20 kilomètres autour du Houga, mis à part Ascenseurs et Automatismes de Gascogne qui sont installés sur AUCH. Deux entreprises sont folgariennes.

Ainsi ces investissements sont réinjectés dans l’économie locale.

Ces travaux apportent aujourd’hui une réponse adaptée aux besoins de la population comme de rendre accessible à tous, les espaces publics dans le cadre de l’agenda d’accessibilité, notamment grâce à l’ascenseur et à l’escalier interne qui desservent la salle du conseil municipal, le CCAS, le péri et extrascolaire, le bureau de l’assistante sociale, la caisse des écoles, une salle de réunion, le bureau des élus et les archives. Mais aussi d’améliorer les conditions de travail des agents municipaux par la création de bureaux et de postes de travail adaptés, de faire de la grande salle du rez-de-chaussée un véritable espace public au service des habitants permettant d’accueillir des cérémonies et des expositions. Enfin d’améliorer la qualité énergétique de l’édifice en diminuant la note d’électricité et de chauffage, d’assainir les espaces grâce au désamiantage. Nous avons aujourd’hui un outil ancré dans le 21ième siècle, inscrit dans la durée.

Notre maison commune est désormais presque achevée, il reste à terminer la jonction avec le parc Lacôme et le réaménagement du stationnement.

Votre présence nombreuse aujourd’hui confirme que la place de la Mairie dans la vie de nos communes est primordiale. C’est pour cette raison que nous avons voulu en faire un lieu attractif et accueillant, avec pour unique ambition de favoriser la cohésion sociale, le bien être dans la commune, grâce à une solidarité locale. La ruralité n’est pas un handicap, elle est un atout quand elle permet des liens de proximité.

Aussi, je conclurai mon propos en paraphrasant le philosophe Michel Serres :

"Soyons des optimistes combattifs".