Le Houga

Mémoire

Commémoration du 11 novembre 2021

Discours de Mme Patricia Feuillet Galabert

CARRE MILITAIRE

Mairie Le Houga - Carré Militaire - 11 novembre 2021

L’an passé, en raison des contraintes sanitaires, la cérémonie du 11 Novembre s’est déroulée en comité restreint.

Aujourd’hui, nous voici enfin à nouveau réunis pour commémorer la signature de l’armistice.

Après la Première Guerre mondiale, récupérer ses morts, notamment ceux non identifiés, les honorer, est devenu la ligne directrice des relations entre autorités militaires et familles.

La question mémorielle a été centrale dans le traitement du traumatisme de la guerre. Pourtant, 20 ans plus tard, l’horreur recommençait, en pire.

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Depuis le 11 novembre 2014, centenaire du début de cette guerre, nous venons nous recueillir devant ce Carré Militaire qui regroupe pour l’éternité 6 soldats morts pour la France.

Leurs tombes étant abandonnées depuis de nombreuses années, en 2012, Le Souvenir français, l’association des anciens combattants du HOUGA et la municipalité ont fait aménager ce carré de marbre, surmonté du drapeau tricolore.

Se recueillir devant ce carré militaire, s’est penser aux souffrances de ces soldats, c’est évoquer les morts de 14-18, les morts d’après l’armistice, et les survivants dont l’existence a été broyée. Mais c’est aussi associer au souvenir du 11 novembre les luttes quotidiennes pour combattre ce qui nous divise.

Ne jamais baisser la garde, être des sentinelles pour protéger et éduquer les générations futures, tel est notre devoir.

L’espace d’un instant nous allons évoquer le destin de ces jeunes hommes Morts pour la France.

BRUNET Marcel, né le 17 août 1900 au HOUGA, canonnier au 14ième régiment d’artillerie de campagne (RAC), Mort pour la France le 19 septembre 1918, à l’âge de 18 ans à l’hospice mixte de TARBES des suites de maladie contractée en service.

DULOM Joseph, né le 3 février 1882 au Houga, soldat au 88ème régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 juin 1917 à l’âge de 35 ans à l’hôpital complémentaire de Béziers des suites de blessures.

MANCIET Célérin, né le 7 Mai 1887 à Duhort Bachen, soldat de première classe au 34ème Régiment d’Infanterie, rappelé à l’activité le 1er Août 1914, réformé par la commission spéciale de Mont de Marsan le 3 Juillet 1915 pour bacillose pulmonaire, Mort Pour la France le 30 Juillet 1916 à l’hôpital complémentaire n°38 de Mont de Marsan, à l’âge de 29 ans, avis transcrit le 14 août 1916.

TAUZIN Henri, né en 1906, Mort pour la France en 1926 à l’âge de 20 ans en Allemagne occupée.

LARRAT Raoul, né le 27 juin 1895 au HOUGA. Soldat de 2ième classe au 11ième Régiment d’Infanterie. Mort pour la France le 10 février 1915 à l’hôpital n°16 de CASTELSARRASIN (rougeole-pneumopathie) à l’âge de 20 ans. Acte transcrit au HOUGA le 17 février 1915.

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MONUMENT AUX MORTS

Mairie Le Houga - Monument aux morts - 11 novembre 2021

Ici, à notre place, en ce lieu, il y a un siècle, plusieurs centaines de personnes, folgariens et habitants des hameaux voisins, serrés les uns contre les autres, rongés par l’absence d’êtres chers, submergés d’émotion, se rassemblaient devant le monument aux morts qui venait d’être érigé.

La guerre, la sale guerre a emporté les fils, les jeunes mariés, les pères de famille. Les cœurs sont dévastés et dans chaque maison, dans chaque ferme, chaque jour est empreint de souffrance et de désespoir.

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L’armistice a eu lieu le 11 novembre1918 mais certains ne sont rentrés dans leur village que bien plus tard, la paix n’étant signée que le 28 juin 1919.

Il y a aussi ces grands blessés, mutilés, gazés qui vont tenter de vivre, hantés par l’horreur des jours et des nuits passés au front.

Dans le souvenir des enfants nés après la guerre, restera la vision de ces hommes sur les bancs des places de village, traînant leur malheur, contant leur épopée dévastatrice et les derniers moments des compagnons de tranchée, les nuits de détresse, l’enfer au quotidien.

Beaucoup de poilus sont morts dès la première année.

De combats en combats inutiles, ils comprirent vite que leurs assauts, que le gain dérisoire ou la défense de lopin de terre, n’avaient pas beaucoup de sens.

Ils continuèrent surtout à faire leur devoir par solidarité envers leurs semblables tombés au champ d’honneur.

"Ce ne sont pas des soldats, ce sont des hommes, ce sont des laboureurs, des ouvriers qu’on reconnaît dans leur uniforme, ce sont des civils déracinés", écrit Henri Barbusse.

Nous avons mis bien du temps avant de pouvoir parler, écrire la réalité de ces années tragiques. La république hésite à dépoussiérer les heures sombres.

Aujourd’hui devant notre monument, souvenons-nous de ces vies sacrifiées et n’ayons pas l’inconvenance de comparer notre période à celle des guerres du siècle dernier.

La démocratie a besoin d’être vivifiée certes, mais ne nous enfermons pas dans des visions étroites et dans un nationalisme étriqué et haineux. Soyons dignes de ces hommes et respectueux de leur souffrance.

Il dépend de nous que ce sacrifice ne soit pas vain, que notre devoir envers eux ne se borne pas à honorer leur mémoire et à leur apporter rituellement des fleurs et des discours, il dépend de nous d’œuvrer chaque jour afin que l’empathie l’emporte sur l’indifférence, la bienveillance sur l’intolérance, la générosité sur l’individualisme.

Il convient d’enseigner aux jeunes générations que la paix régresse quand se renforce la haine de l’autre, qu’elle s’affaiblit d’une compétition absurde entre les peuples et, pire encore, qu’elle disparaît quand la soif de vivre ensemble et de construire un monde de fraternité et de progrès s’amenuise.

Rendons hommage à toutes les victimes, sachons tirer les leçons du passé.

Continuons d’honorer nos morts, parce qu’ils ont, par le sacrifice de leur vie, un droit sur la nôtre.

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